Hier, en milieu de matinée, Louis a enfin pu faire route vers l’archipel des Açores. Le 3e front de cette Route du Rhum, particulièrement violent, était dans son sillage, avec une nième nuit blanche et quelques pépins techniques à la clé.
Des soucis de gréement l’avaient en effet empêché de se mettre en fuite comme il l’avait envisagé. Il a donc dû faire face, une fois encore, avec l’impérieux défi de préserver son bateau malgré les coups de butoirs infligés par la mer et des rafales à plus de 45 nœuds. Mission réussie.
Ça glisse enfin
Le skipper Fives – Lantana Environnement peut maintenant souffler un peu. Il glisse vers Terceira. Il ne s’y arrêtera pas, mais profitera des calmes sous le vent de l’île pour effectuer des réparations qui s’imposent : consolider son gréement, réparer le rail de sa grand-voile et un lazy-jack. Ces opérations nécessitent quelques acrobaties en pointe d’outrigger ou encore dans le mât, impossible donc de les réaliser plus tôt.
A Terceira cet après-midi
Louis devrait rallier l’archipel portugais dans l’après-midi, il estime avoir besoin de quelques heures pour « faire du ménage dans tout ça et repartir avec un bateau propre ». L’Imoca Fives – Lantana Environnement pourrait donc être à nouveau en mode course ce soir.
Analyser pour mieux préparer la suite
C’est bien sûr désormais une autre course qui démarrer. « Je ne suis pas très content de la façon dont les choses se sont enchainées », analysait-il hier, « Ma stratégie de départ aurait fonctionné si j’avais pu être à 100% du bateau tout le temps, ce qui n’a pas pu être le cas à cause de ces soucis techniques. Si j’avais été à 100%, je serais passé devant la dorsale qui m’a fait perdre une dizaine d’heures et devant les 2e et 3e fronts. Je n’aurais jamais dû me retrouver dans ces conditions de mer et de vent. Ce n’était pas voulu en tous cas.
Ça fait un bon entraînement pour les mers du sud en vue du Vendée Globe et, surtout, ça montre qu’il va falloir passer du temps sur l’eau l’année prochaine pour naviguer dans de grosses conditions comme celles que je viens d’avoir, afin de bien fiabiliser le bateau. Ce qui n’a pas été possible depuis deux ans à cause des longs chantiers techniques réalisés sur le l’Imoca. »
Cette analyse faite, Louis va pouvoir se reconcentrer sur l’avenir proche : préparer tout ce dont il a besoin pour effectuer ses réparations au plus vite et se remettre en mode course.
La flotte de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe n’a en effet pas été épargnée sur ces 6 premiers jours de mer : être en course est donc une petite victoire.
L’objectif majeure de cette saison reste de gagner des milles qualificatifs pour le tour du monde en solitaire et sans escale qui partira dans deux ans… l’aventure ne fait que commencer !