Retour à la Base : Louis Duc lundi à Lorient

Ça va vite sur la route retour vers Lorient La Base ! Après une petite semaine de course, la flotte des IMOCA a déjà englouti plus de la moitié du parcours et s’apprête à traverser l’archipel des Açores. Le Normand Louis Duc (Fives Group – Lantana Environnement) est 2^e des bateaux à dérives, 18^e au général… et savoure, comme toujours, son plaisir communicatif de batailler au large, en solitaire, dans des conditions musclées et tactiques.

« L’ambiance est humide ici ! Je suis sous petit gennaker depuis avant-hier avec 1 puis 2 ris dans la grand-voile, le bateau part au surf à 28 – 30 nœuds toutes les 20 minutes ! Et fini par planter pour s’arrêter à 12 nœuds. Faut bien accrocher sa ceinture ! » Humour, toujours, à bord de Fives Group – Lantana Environnement, même dans des conditions rock n’roll et avec une transat et demi dans les jambes.

Pénalisé mais efficace

Depuis le début de ce parcours retour, Louis Duc doit composer avec un bateau qui n’est pas à 100% de son potentiel : on se souvient que les ballasts arrière, qui participent à l’équilibre du bateau, sont hors service depuis la dernière semaine de course de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre. Il a donc adapté sa stratégie et opté pour une route différente… mais néanmoins efficace puisqu’il bataille depuis le début dans le trio de tête des IMOCA à dérives et juste dans le sillage des foilers de première génération.

Rester raisonnable

La bataille bat donc son plein au cœur de l’Atlantique. Pourtant, l’ensemble de ces solitaires, Louis Duc compris, restent prudents. L’objectif étant de cumuler des milles qualificatifs pour le Vendée Globe et de rentrer à leurs bases respectives avec une job-list la plus courte possible.
« J’ai décidé de passer dans les Açores pour éviter le gros de la dépression. Ce sera plus raisonnable », écrivait Louis hier soir.

Le Normand est attendu lundi à Lorient. D’ici-là, il reste encore 2000 milles (3700 km) à négocier, à un rythme aussi soutenu que raisonnable, au cœur du train de dépressions hivernales qui balaient l’Atlantique nord…

« Quand le bateau va, tout va ! »

Louis Duc, ce mercredi à la mi-journée : « J’ai passé une bonne nuit, j’ai bien dormi ! Les conditions ont été bien musclées pendant deux jours. Je me suis amusé à aller dans du vent pour éviter de porter trop de toile (et économiser ainsi mes voiles) tout en allant aussi vite que les autres ! ça a plutôt bien marché !
Le vent va se calmer un peu aujourd’hui, avant de repartir dans une nouvelle dépression. Mais j’ai décidé de ne pas remonter au nord pour rester dans des conditions raisonnables. Je me suis longuement posé la question, les autres bateaux à dérives n’y allant pas, pour un gain final à priori de 5 à 6h, je ne tente pas le coup.
Je profite de cette transat pour tester des voiles d’avant, c’est très intéressant, ça me permet de conforter mes choix en vue du Vendée Globe. »