Cette fois ça y est, Louis est bel et bien plongé dans le grand bain du grand Sud. Sa première dépression est là, elle aussi. Pas spécialement puissante sur le papier : 25 – 30 nœuds mais, là-bas, la mer est reine et les vagues d’une ampleur unique. Hier, déjà, en amont de ce front, Louis évoquait « une mer croisée et formée, peu propice à la vitesse. »

Alors, en bon marin il a pris le temps nécessaire pour préparer son bateau aux semaines musclées qui se profilent devant l’étrave de son Imoca Fives Group – Lantana Environnement. « J’ai passé deux heures et demie à changer mes voiles d’avant : j’ai démonté et matossé* le Code 0. Gréé les petites voiles d’avant, à la place. J’ai aussi tout rangé sur le pont et à l’intérieur du bateau… Je ne pensais pas que ça me prendrait autant de temps ! »

© Jean-Marie Liot – Aléa

Dans l’Indien demain

Dans le même temps, Louis a pris soin de se positionner au nord de ce premier système météo pour un meilleur compromis angle de vent – sécurité.
La flotte des Imoca à dérives enchaine depuis hier les empannages (changement d’amure lorsque le vent vient de l’arrière du bateau) pour exploiter au mieux le flux d’Ouest qui les pousse vers la latitude du Cap de Bonne Espérance, qu’ils devraient doubler demain et qui marquera leur entrée dans l’Océan Indien.

Chi va sano…

A 7h ce matin, le skipper Normand pointe en 29e position, 7e des bateaux à dérives. Désormais, Louis fait sa route en bon marin. Son objectif est avant tout de préserver son bateau et de traverser sans encombre majeure ces mers hostiles. La compétition est bien sûr toujours omniprésente, mais, pour bien figurer, il faut durer. Et pour durer, il faut préserver sa monture.

* Matosser : à chaque changement d’amure, les skippers déplacent tout le matériel lourd qu’ils peuvent déplacer à l’intérieur, comme sur le pont, de leur bateau de façon à ce que le poids de ces voiles, caisses et autres sacs participe à l’équilibre du bateau. C’est un gros travail physique qui prend parfois plus d’une heure à chaque manœuvre, pour amarrer d’un bord à l’autre tout ce matériel, mais c’est essentiel à la performance.

Cartographie Vendée Globe 4 déc. 7h00