Le Normand Louis Duc est connu et très apprécié de ses pairs. Il gravite dans le monde de la course au large depuis plus de 20 ans. Il a appris des plus grands, sur le tas. Il a construit, testé, navigué bien sûr, écouté, questionné… Se frayant ainsi un chemin, son chemin, vers le large. Il n’a pas grandi sur les bancs de la voile olympique ni de la Solitaire du Figaro comme nombre de ses camarades de Vendée Globe, mais il s’est forgé un sillage bien à lui : « sa plus grande force c’est son amour de la navigation », résume Miranda Merron. « La vie en mer c’est sa vie, il est fait pour être sur l’eau », confirme Marie Tabarly.
Les points forts du skipper de l’Imoca Fives Group – Lantana Environnement pour ce Vendée Globe 2024, vus par des personnalités de la course au large.
Un sang-froid dingue
Marie Tabarly et Louis se connaissent de longue date. Ils ont le même âge, les mêmes valeurs et c’est notamment grâce à Marie que leur duo a pu partager une belle Transat Jacques Vabre en 2021, leur toute première en Imoca.
Marie Tabarly : « Il a un sang-froid dingue. Il a énormément navigué. Il n’y a pas grand-chose qu’il n’ait pas déjà rencontré, réfléchi ou prévu pour résoudre d’éventuels soucis à bord (pendant que d’autres feront appel à leurs équipes à terre).
Et il est hyper curieux. Il échange beaucoup avec d’autres marins et d’autres personnes autour de la course au large : il s’enrichit aussi de l’expérience des autres. Parce ce que l’objectif c’est de terminer le tour du monde, et pour terminer il faut savoir réparer. Il y est allé étape par étape vers ce Vendée Globe, il se connaît bien.
La vie en mer c’est sa vie, il est fait pour être sur l’eau. »
Sa plus grande force : son amour pour la navigation
Ils sont proches depuis longtemps. En 2020, Louis avait donné quelques coups de mains à Miranda Merron pendant la préparation de son Vendée Globe. Cette fois, c’est lui qui bénéficie de la précieuse expérience de la navigatrice britannique sur les dernières semaines cruciales de préparation à sa circumnavigation.
Miranda Merron : « Il adore naviguer. Il a grandi en ne pensant qu’aux bateaux et à la mer. On voit vraiment qu’il prend du plaisir à naviguer, même dans les moments durs. Au large, il est serein.
Et il est très bricoleur : il est capable de gérer la plupart des avaries sans qu’on lui dise comment faire. Mais, surtout, c’est cet amour pour la navigation qui est sa plus grande force. »
Le format du Vendée Globe est fait pour lui
Ils se connaissent et s’apprécient depuis longtemps, mais ils se sont vraiment découverts lors de la dernière Transat Jacques Vabre. Rémi Aubrun, maître voilier talentueux et reconnu, a notamment dessiné les voiles de l’Imoca Fives Group – Lantana Environnement.
Rémi Aubrun : « Le Vendée Globe c’est du long terme, un truc solide, comme Louis. Physiquement, il est fait pour ça. Il est résistant. Techniquement, il a toutes les compétences.
Et il est hyper compétiteur, il ne va rien lâcher, surtout sur du format très long. Il sait parfaitement appuyer sur le champignon tout en préservant le matériel.
Il connaît très bien son bateau. Il va lui arriver des soucis, c’est sûr, mais il fera face. Et je pense qu’il a la hargne de faire un truc super : il va faire un joli Vendée Globe. »
Une force tranquille
Marc Lefebvre, responsable du chantier V1D2 où Louis, dès l’âge de 17 ans, a notamment appris à travailler le composite, a suivi et participé à toute la rénovation de l’Imoca Fives Group – Lantana Environnement.
Marc Lefebvre : « Il y a 4 ans, il est parti de rien, avec un bateau incendié. Aujourd’hui, il est au départ du Vendée Globe. Il a choisi un chemin difficile, risqué, et il est arrivé au bout. Preuve de sa force mentale et de sa grosse motivation. Il a cette réussite à son actif.
C’est un marin ! Endurci, aguerri, depuis le temps… Mais c’est aussi un compétiteur, capable de tenter des coups. Il passe beaucoup de temps à travailler sa stratégie.
C’est aussi quelqu’un qui sait se servir de ses mains sur un bateau.
Il est dur au mal et tenace. C’est un calme, il ne monte pas en pression, une force tranquille. »
Et quid de l’Imoca Fives Group – Lantana Environnement ?
Il aime beaucoup l’histoire qu’il est en train d’écrire avec lui.
Marie Tabarly : « Le bateau est sain et simple et Louis n’a pas cherché à le compliquer. Il a un léger déficit de vitesse par rapport à d’autres bateaux à dérives mais, sur la longueur, Louis a l’expérience. Il le connaît bien et il l’aime ! Il aime beaucoup l’histoire qu’il est en train d’écrire avec lui. »
Il faut avoir une part de chance
Miranda Merron : « Il y a eu un travail acharné pour être au départ de ce Vendée Globe avec un bateau prêt et optimisé. Louis connaît très bien son bateau. On a fait en sorte de le fiabiliser au maximum, il y a toujours mille détails à améliorer. Ce sera à lui de jouer pour bien gérer sa course et son matériel, mais c’est un sport mécanique, il faut avoir une part de chance aussi
J’espère sincèrement qu’il arrivera au bout parce qu’il a trimé pour en arriver là et il a mérité de faire une belle course. »
Je lui souhaite d’entrer dans le top 10
Rémi Aubrun : « Depuis le dernier Vendée Globe les foilers sont encore monté d’un cran en termes de performance. Les bateaux à dérives vont avoir du mal à rester au contact des 7 – 8 premiers foilers, mais il peut y avoir des bons bateaux à dérives avec de bons skippers à bord comme Louis, qui restent dans le peloton pour décrocher un joli résultat au scratch. Le bateau est rapide, fiabilisé. Je lui souhaite d’entrer dans le top 10 et je pense que c’est possible ! »
Au programme de 2024 !
- 10 novembre 2024 : départ du Vendée Globe