Louis Duc et Rémi Aubrun ont bouclé les 700 milles de cette Rolex Fastnet Race à 9h38 ce mardi matin, à Cherbourg, après une course intense, marquée par trois grosses avaries que le duo de l’Imoca Fives Group – Lantana Environnement a réussi, à chaque fois, à surmonter, pour parvenir à se qualifier à la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre. Le bilan sportif de ces trois jours de course reste très positif et le potentiel de performance de ce Phoenix* est bel et bien confirmé !
Louis Duc, skipper Fives Group – Lantana Environnement : « On pensait être tranquilles, faire une belle course et ne s’occuper que de performance… ça n’a pas été le cas, mais le côté positif de ces avaries c’est qu’elles sont toujours riches d’enseignements. Et le bateau a confirmé qu’il était rapide. »
L’important, c’est d’apprendre
Louis Duc : « Pour la dérive, on connait le dossier, le problème a bien été identifié, même si je ne pensais pas que cela pouvait arriver… Il ne se renouvèlera pas.
L’avarie du vérin de quille m’a obligé à me plonger dans ce dossier complexe que je n’avais pas encore eu le temps d’étudier de près. J’ai appris et ce sera forcément utile pour la suite. J’ai appelé deux personnes qui connaissent bien ces pièces-là : Éric Lamy et Jean-Paul Siaudeau (JPS Concept). Ils ont cherché des solutions et m’ont fait faire une série de tests. Je connais bien ce genre de système donc nous parlions à peu près le même langage, mais il y a tellement de puissance dans ces vérins qu’il ne faut pas faire de bêtise. Nous avons fini par identifier que le problème venait des condensateurs, là encore, à manipuler avec précaution… Au final, c’était un gros fusible de 250 Ampères qui avait lâché. Du jamais vu semble-t-il. Ça a pris du temps à analyser et remettre en route, mais c’était instructif. »
Gain de vitesse confirmé
Louis Duc : « Côté performance, c’est vraiment très positif. Le bateau accélère, il est à l’aise en vitesse par rapport aux bateaux de sa génération.
Une fois nos premiers soucis techniques réglés, nous avons un peu tiré dessus. Nous étions à fond avec Rémi sur les réglages et les choix de voiles et nous avons repris des milles à tous nos concurrents les plus proches.
Au Fastnet, nous avons été les plus rapides à envoyer le spi, la manœuvre était belle. Le vent est rentré fort, les autres ont affalé leurs spis, pas nous : et ça s’est très bien passé. Nous avons encore repris des milles… Le bateau est clairement plus rapide que l’an dernier. »
Final au ralenti
Louis Duc : « A quelques heures du Raz Blanchard, nous avons choisi de passer sous Code 0 pour anticiper une baisse du vent. Dans la manœuvre, la voile est passée à l’eau et ça a arraché le bout-dehors. Il nous a fallu du temps pour la récupérer, elle était passée sous le bateau. Heureusement elle n’a qu’une petite déchirure, elle va pouvoir être réparée sans problème. Et le bout-dehors, ça répare aussi.
C’est un peu frustrant parce que nous nous étions bien battus pour aller vite, nous avions réussi à réparer en mer, en restant en course, et nous terminons au ralenti… »
Un vrai plaisir !
Louis Duc : « Rémi est au taquet sur la performance. Il est efficace et super agréable. C’est un vrai plaisir de naviguer avec lui !
En revanche, il ne me réveille pas quand je dors : s’il continue comme ça pendant la Transat Jacques Vabre, il ne va pas dormir pendant 3 semaines ! »
Rendez-vous en septembre au Défi Azimut – Lorent Agglomération, d’ici-là, Louis et son équipe technique ont un peu de pain sur la planche…
* Phoenix : Ce bateau avait pris feu en 2019. Louis Duc l’avait récupéré à l’état d’épave. Puis, pièce par pièce, morceau par morceau, avec une équipe d’experts, ils l’ont reconstruit et optimisé en recyclant, réparant, récupérant tout ce qui pouvait l’être de façon à : donner une 2e vie à ce bateau et le rendre encore plus performant et fiable qu’avant, éviter d’acheter du matériel neuf alors que l’existant peut être toujours efficace, recycler, réparer, minimiser les déchets.
Le programme Vendée Globe Fives Group – Lantana Environnement est guidé par ces fils rouges (ou plutôt « verts » ;-)) : optimiser et innover en restant écologiquement raisonnable ; utiliser des technologies de pointe tout en limitant au maximum leur impact carbone et celle de ce programme sportif.