2e jour de course seulement de cette Route du Rhum – Destination Guadeloupe, mais le match qui se joue sur l’Atlantique nord est tellement intense qu’il semblerait qu’il y a déjà une semaine que les marins bataillent, entre eux et avec les systèmes météo !
Louis est ce matin en train de traverser le front dépressionnaire qu’il est allé chercher. Il devrait en sortir en milieu ou fin de matinée et apprécier un changement d’ambiance radical : la pluie va s’arrêter, le ciel se dégager, le vent se calmer… la mer aussi, dans un deuxième temps.
Quand on aime la brise, on ne compte pas les dépressions !
Sous trois ris seuls, le skipper Fives – Lantana Environnement a mis sa course entre parenthèses depuis la nuit dernière en prévision de ce passage un peu rugueux. Tout à l’heure, il pourra remettre de la toile et sécher son ciré, le temps d’une courte transition météo … Avant de se préparer à négocier une deuxième dépression demain, tout en affinant sa trajectoire pour faire route ensuite vers les Açores.
Louis, à la vacation course du matin : « Tout se passe bien, j’ai mis le bateau en sécurité pour ne surtout pas abimer les voiles. Ça souffle entre 35 et 40 nœuds avec de bonnes rafales. Je suis sous trois ris seuls : ça me permet de passer les vagues. J’ai mis la course un peu entre parenthèses.
J’ai donc un peu ralenti, comme je l’avais anticipé, mais d’ici peu, je vais pouvoir attaquer de nouveau et ça devrait bien se dérouler derrière pour moi : ça réattaque demain midi avec un nouveau front, moins violent, à aller chercher ! »
Une évidence
Louis est ce matin en 2e position de la flotte des IMOCA grâce à son audacieuse route nord, plus directe. Le reste de flotte a opté pour une stratégie plus préservatrice, plus longue, mais plus confortable et plus adaptée aussi aux foilers qui peuvent d’ores et déjà accélérer sur une mer maniable.
Il faudra attendre encore 2 à 3 jours, le temps pour les solitaires de négocier « l’après front » et leur approche des alizés, pour que ces différentes stratégies donnent leurs verdicts.
Il n’est de toute façon pas question pour le skipper Fives – Lantana Environnement d’imaginer lutter contre les performances des foilers, mais, pour Louis, aller chercher ces fronts dépressionnaires est une simple évidence : quand on aime la brise…