Demain, la course reprend ses droits avec un schéma météorologique et stratégique moins radical que si cette Route du Rhum – Destination Guadeloupe avait été lancée le 6 novembre, mais on y reconnait quelques points communs : un premier front à passer, une 2e dépression – tropicale cette fois – à appréhender, des couloirs de vents favorables à dénicher… En revanche, les alizés sont de retour ! Mais, avant cela, les toutes premières heures de course s’annoncent tendues. Explications.
« C’est bizarre cette cassure liée au report du départ. Ça chamboule tout. Mais on va repartir faire du bateau et ça c’est bien ! », sourit le skipper Fives – Lantana Environnement à 24h du coup d’envoi de sa 3e Route du Rhum – Destination Guadeloupe.
Il va falloir être ultra vigilant
15 nœuds de vent, mer plate : les conditions attendues demain en Manche sont clémentes, mais ce ne sera pour autant pas une balade de santé : de nombreux pièges attendent les solitaires…
Louis Duc, skipper Fives – Lantana Environnement : « Il va y avoir du taff ! Ce qui m’embête le plus, ce sont les trois premières heures de course. Après un départ, c’est bien d’avoir un peu de temps pour se mettre dans le rythme, faire ses réglages. Là, comme le vent est dans l’axe, tout le monde va tirer des bords : il va falloir être ultra vigilant entre les IMOCA, les Classes Rhum, les Class40. Ça fait du monde sur zone.
D’autant qu’il va y avoir un parc éolien à éviter entre Fréhel et Bréhat, on sera dans une zone de pêche, avec une petite bascule du vent à négocier, le tout le long des côtes et… de nuit !
Il va falloir bien dormir ce soir pour être en forme demain ! »
L’analyse d’Hervé Laurent, météorologue
Deux jours de près pour commencer
« La situation globale est plus maniable que si le départ avait été lancé dimanche dernier, mais les coureurs vont quand même avoir un front dépressionnaire à traverser vendredi matin, avec 30 voire 40 nœuds de vent et 4 mètres de creux. »
Concrètement, cela se traduit par deux jours de près, face au vent et à la mer. « Ce ne sera pas très drôle, ni rapide… », résume Louis Duc.
La route vers les Açores, mal pavée
Une fois ce système météo négocié, le skipper Fives – Lantana Environnement va chercher à plonger vers les Açores, pour rejoindre les alizés*. Mais cette « autoroute du sud » va se mériter : « Entre la 1ère dépression et les alizés, il y a une zone de transition située au niveau des Açores, qui s’annonce très stratégique : il va falloir être malin pour éviter de tomber dans des calmes, voire de vents contraires », prévient Hervé Laurent.
Ensuite, la dernière phase de cette Route du Rhum devrait être une course de vitesse, en ligne droite vers la Guadeloupe.
* La bonne nouvelle, c’est que les alizés, ce flux subtropical qui pousse les solitaires vers l’arc antillais va reprendre du coffre et s’établir dès que les grosses dépressions qui ont agité l’Atlantique nord ces derniers jours seront passées.