S’il y a bien une compétence que les solitaires du Vendée Globe auront développé pendant ce tour du monde c’est la capacité à s’adapter… A tout ! Tout le temps, quel que soit leur état de fatigue, d’humeur, le contexte météo et matériel… Le skipper Fives Group – Lantana Environnement a en effet dû faire face hier à deux casse-têtes : technique et météo. Et, comme toujours, Louis a réagi avec calme, méthode, pragmatisme et humour !
Casse-tête technique car il doit désormais, non seulement éviter les trajectoires avec du vent portant mais aussi maintenant avec le lourd handicap d’un bateau privé de l’une de ses dérives. La dérive, comme son nom l’indique sert à empêcher le bateau d’avancer « en crabe », puisqu’il est poussé de façon latérale par les voiles. Et les dérives inclinées ont aussi un rôle sustentateur (elles soulagent le bateau, un peu sur le principe des foils).
Louis envisage de compenser ces deux effets majeurs à la bonne marche du bateau en jouant sur l’inclinaison de sa quille et sur les ballasts.

Source d’inspiration pour les plus jeunes ?
Le casse-tête météo de ces derniers jours de course tient à une situation si complexe et évolutive qu’aucun fichier ne s’accorde même à courte échéance. Alors, Louis avait d’abord choisi une route nord de façon à éviter les vents faibles et portants du sud. Mais, sans dérive, l’état de la mer, dans le flux dépressionnaire dans lequel il s’était engagé n’était pas sécuritaire pour son Imoca. Il a dû replonger sud hier soir, sur un bord perpendiculaire à la route directe…
Alors, quand va-t-il arriver aux Sables d’Olonne ? Difficile à dire avec précision. Dans la nuit de dimanche à lundi ? Lundi matin ?… Affaire à suivre !

Petit exercice de routage !
Avant de reprendre, hier soir, une route sud plus sécuritaire pour son Imoca Fives Group – Lantana Environnement, Louis a fait plusieurs simulations de routage… On comprend mieux le dilemme météo de cette fin de tour du monde !
« Voilà un bon casse-tête ! On passe beaucoup de notre temps à faire des simulations de trajectoire avec différentes sources météo : deux sources majeures, américaine et européenne. À partir de ma position, j’ai donc simulé avec les deux sources météo, l’un m’envoie au Fastnet, l’autre vers le sud.
J’ai ensuite forcé les deux modèles à passer là où l’autre allait, ça donne l’image ci-dessous, avec comme timing d’arrivée : dimanche soir dans les deux cas. Et, en forçant les modèles à faire l’inverse, dans les deux cas on arrive lundi matin !
J’ai donc une chance sur 2 de me tromper !
La situation est finalement amusante en prenant un peu de recul… Si j’étais chez Jean-Pierre, c’est là qu’il faudrait faire appel à un ami ! »
