Le skipper Fives Group – Lantana Environnement bataille toujours dans les 50es, le long de la zone d’exclusion des glaces… Glaces qui, elles, ne respectent pas cette limite définie par la direction de course du Vendée Globe, puisqu’un Iceberg d’une centaine de mètres de long a été vu par trois des skippers du groupe dans lequel Louis évolue en ce moment. « Je suis passé à 6 milles de lui mais je ne l’ai pas vu ! » La zone à risque semble être dans son sillage tandis que le Cap Horn n’a jamais été aussi proche… « je devrais le doubler le 7 janvier. »
Journée glaçante, hier, donc, pour Louis et ses proches concurrents qui sont passés près d’un très gros iceberg. Plus de peur que de mal cependant… Le monstre glacé et sa suite de potentiels « growlers », ces « glaçons » qui se détachent des icebergs et flottent entre deux eaux dans leur sillage, sont restés à distance des fines coques des Imoca.
« Ça n’a pas été une grosse surprise en fait, car nous étions en alerte, grâce à la direction de course et en contact permanent avec eux et la CLS (surveillance satellite). Nous avions des positions observées par Imarsat et on sait que les icebergs dérivent à environ 1 nœud. Mais en fonction de la date à laquelle la position a été relevée (12 ou 24h) il pouvait y avoir une marge d’incertitude. Comme nous étions tous en veille, ça allait.
Je suis passé à 6 milles de l’iceberg approché par Sébastien Marsset, Éric Bellion et Conrad Colman, mais je ne l’ai pas vu. Pas vu de growlers non plus ! »
La routine du Pacifique
5 à 6 °C dehors et dans l’eau. 11° C, au mieux, à l’intérieur de l’Imoca : ce n’est pas idéal pour éponger les sueurs froides, mais la « routine » du Pacifique a cependant repris ses droits dès hier soir.
« Je compose au mieux pour trouver le meilleur compromis performance avec les voiles dont je dispose. J’essaie différentes configurations et j’arrive à me maintenir dans le groupe, ça fonctionne à peu près.
Et pour le pilote automatique, comme je n’ai plus le « mode vent » (fonction qui permet au pilote de suivre les bascules du vent, ndlr) depuis la première semaine de course, j’ai le doigt sur la commande le plus souvent possible. Je barre un peu aussi. J’ai toujours un peu navigué comme ça… »
Reposant, mais longuet
Louis entame son 13e jour dans le Pacifique : « C’est un peu long parce que le bateau n’est pas à 100%. C’est top d’être en mode régate au sein de notre petit groupe de concurrents, mais c’est frustrant de ne pas pouvoir attaquer. Et puis, nous avons des conditions météo calmes, ce qui est bien pour préserver le matériel déjà éprouvé… C’est reposant, mais longuet ! »
Au tour du Code 0
Alors, Louis prend soin de son bateau et de ses voiles. Ce matin, c’est au tour du Code 0 (grande voile d’avant polyvalente) de passer par la case « réparation » : « il y a pas mal de points de faiblesse sur la chute, que je peux réparer assez facilement sans dérouler la voile. Mais il y a aussi des impacts au milieu. Pour ça, il faudra que je puisse étaler le Code 0 sur le pont : ce sera pour après le Cap Horn dans une zone de calme. »
Rendez-vous mardi !
Le Cap Horn… 3e et dernier cap de ce tour du monde. Cap mythique que tous les marins rêvent de doubler au moins une fois dans leur vie. J – 4 pour Louis : « c’est prévu pour le 7 janvier je ne sais en revanche pas encore si je pourrais m’en approcher, ni si ce sera de jour ou de nuit… »