A 9h21 ce mercredi matin, Louis était pile dans l’axe du Cap Leeuwin, pointe sud-ouest de l’Australie, 2e marque de parcours de ce Vendée Globe ! Après 38 jours de course, 2 caps franchis, 10 500 milles parcourus (19 500 km), quelques dépressions négociées et avaries réparées… Tout va bien à bord de l’Imoca Fives Group – Lantana Environnement. Louis apprécie chaque instant de son Vendée Globe, qu’il soit doux ou rugueux, et s’apprête à en finir avec l’océan Indien, qui réserve encore quelques surprises aux solitaires dans les jours à venir…

Photo : Jean-Marie Liot / Alea

Ce passage sous l’Australie marque aussi le regroupement attendu de la tête de flotte des Imoca à dérives. Les routes des sudistes ont croisé celles partisans du Nord : 1 partout ! Louis se retrouve ce matin bord à bord avec Sébastien Marsset… Ils s’étaient quittés peu après Bonne Espérance, juste avant la première grosse dépression de l’Océan Indien.

On était bien, au Sud

« Je me retrouve avec mon copain Seb Marsset : je vais essayer de m’occuper de lui ! (rires) Il n’y a pas eu de gain marquant entre les 2 options. Ils ont fait plus de route. De mon côté, j’ai navigué sur la pédale de frein tout le temps, pour préserver le matériel. Malgré ça, je me retrouve avec eux : je suis content, c’était une bonne option. »

Coincé dans la dorsale pour finir

Pendant toute cette traversée de l’océan Indien, en bon stratège, avec humilité, le skipper Normand a en effet fait le choix de ménager son bateau. Une stratégie qu’il lui a fait perdre des milles ces derniers jours : « Tanguy Le Turquais et Benjamin Ferré ont pu accrocher le front juste devant moi et faire de belles moyennes. Je me suis retrouvé juste derrière, dans la dorsale, j’étais dégoûté : ils avaient du vent de travers, des conditions faciles pour aller vite. J’étais à 145° du vent, à 16 nœuds. Et, dans les transitions, le pilote n’est pas réactif et ça me fait perdre un peu. J’ai vu le truc se faire… Il y a pire. On va voir ce que ça donne par la suite. »
La mi-parcours est encore à 3 000 milles de leurs étraves (soit presqu’une Route du Rhum !), l’Indien n’a pas dit son dernier mot, tandis que l’immense Océan Pacifique (4 500 milles environs, 8 300 km) et ses 50e rugissants les attendent !

L’Indien sait aussi être calme, voire trop calme

Dans les jours à venir, Louis et ses copains-concurrents de tour du monde vont donc en finir avec l’Océan Indien en composant cette fois avec des zones sans vent…
« La semaine qui arrive est une sorte de transition, avec une météo calme, voire trop calme… Il va y avoir du jeu ! En fait, dès qu’il y a des terres ça met le bazar dans les systèmes météo ! Entre l’Afrique du Sud et l’Australie on était pénards : c’était propre ! Là, il y a les dépressions qui redescendent, des bulles anticycloniques qui se promènent : il va falloir trouver son chemin et ça ne va pas être facile. »

À 17 nœuds sur une mer turquoise

A 11h ce mercredi matin, l’Imoca Fives Group – Lantana Environnement pointe en 24e position, 5e des bateaux à dérives. Louis est à l’attaque. Dans une vidéo envoyée ce matin, il savourait le plaisir de glisser à plus de 17 nœuds sur une mer turquoise.
« L’eau est remontée à 12°C (elle était à 8,5 il y a peu). L’air est à 15°C. Les conditions sont hyper agréables depuis 2 jours. Je suis sous Code 0, avec 1 ris dans la grand-voile. Il y a 25 nœuds portant, pas trop de mer : il n’y a pas à se plaindre ! »
Le gris de ces derniers jours est derrière lui. Une nouvelle phase de course commence.


Louis Duc (Fives Group – Lantana Environnement) : cap Leeuwin franchi le 18 décembre 2024 à 9h 21min 39s (heure française) après 37j 20h 19min 39s –

Cartographie Vendée Globe 18 décembre à 12h

Mots du bord

Une édition pas comme les autres

Seuls mais solidaires et observateurs, Louis fait partie des marins attentifs aux autres, et notamment à ses concurrents et amis plus ou moins directs.

« Je suis triste pour Pip, c’est une belle personne et elle faisait une très belle course. C’est un Vendée Globe vraiment costaud côté météo mais, au final, il y a peu d’abandons. Il y a de la casse, mais ça répare et ça navigue bien. C’est vraiment sympa, une édition pas comme les autres.
J’ai eu mal pour Guirec : il a passé 24h avec des conditions dantesques ! A sec de toile. On a échangé pendant le gros de son coup de vent. Il avait des rafales à 70 nœuds. C’est un truc de malade ce qu’il a pris. C’est lui qui a eu les conditions les plus dures de tout le Vendée Globe pour l’instant. Et il a toujours le sourire, il se débrouille toujours : c’est un bon lascar !
J’aimais bien l’avoir près de moi il m’appelait toutes les 2 heures ! »