2 décembre… La tête de flotte a doublé ce week-end le 1er cap de ce tour du monde. Les solitaires du Vendée Globe, qui étouffaient de chaleur la semaine dernière, ont revêtu polaires et cirés. La mer, la lumière… tout a changé. Le skipper Fives Group – Lantana Environnement est ce matin au sud de la latitude de Bonne Espérance. A quelques dizaines de milles derrière lui, sa première dépression des mers du sud…

Dans quelques heures, Louis va entrer dans ce que les marins appellent « le train de dépressions » de ces zones australes où aucun relief ne vient perturber ces tourbillons de vent. Où la houle, surtout, ne rencontre aucune terre. Rien pour casser ces murs d’eau qui gonflent et s’épanouissent sans entrave tout autour de l’Antarctique.

© Jean-Marie Liot – Aléa

C’est parti !

C’est cet univers que le skipper Normand s’apprête à découvrir. C’est ce flot sauvage et austère qu’il est venu chercher. C’est parti pour 4 semaines environ de gris, de froid, de coups de vent, de galères sans doute aussi et d’émerveillements assurément. C’est parti pour un mois de décembre qu’il n’oubliera sans doute jamais.

Je fais avec ce que j’ai

A 7h ce matin, l’Imoca Fives Group – Lantana Environnement pointe en 28e position, 6e des bateaux à dérives. Comme il l’avait annoncé, ses spis lui ont fait défaut sur la fin de cette descente de l’Atlantique qu’il avait si bien négociée. Il a perdu le contact avec les premiers Imoca à dérives. « C’est comme ça, je fais avec ce que j’ai. Je vais maintenant faire ma route et on verra ce que ça donne à la fin », annonçait louis hier, déjà pleinement concentré sur ce qu’il se prépare à vivre et à négocier.

Cartographie Vendée Globe 2 déc. 7h00

Passer d’un wagon à l’autre

Hier, il s’est positionné assez sud, pour aller chercher des vents plus puissants, dont il devrait bénéficier dès aujourd’hui avec l’arrivée de ce premier système dépressionnaire. Ensuite, la stratégie consistera à toujours être bien placé par rapport à ces spirales de vent : dans leur nord, ni trop en périphérie (pas assez de vent), ni trop près du centre (souvent violent), sans se faire piéger par les calmes qui règnent entre deux dépressions : passer d’un wagon à l’autre en quelque sorte ! Un jeu que Louis affectionne particulièrement.