Mais quelle course ! Après 17 jours de bagarre en Atlantique nord, à la chasse aux alizés, au cœur du pot au noir, portés par les alizés sud et, depuis deux jours, dans un casse-tête météo entre front résiduel et anticyclone de Sainte Hélène, les 4 premiers Imoca à dérives se tiennent en 12 petits milles ! 22 km les séparent en distance au but, sur des options (ouest ou est) assez marquées depuis le début de course, alors qu’ils en ont déjà parcouru environ 4000 milles (7400 km) depuis le départ, le 10 novembre dernier aux Sables d’Olonne !

Et cette régate océanique est loin d’être terminée. Les 2500 milles (4600 km) qui séparent la tête de flotte des bateaux à dérives du passage du cap de Bonne Espérance sont vraiment incertains, la configuration stratégique et météorologique étant assez inédite.

Cartographie Vendée Globe 27 novembre à 7h

Inédit

Les solitaires se retrouvent en effet à essayer de se glisser le long d’un front très étroit au milieu de hautes pressions (zones sans vent) alors qu’en général ils contournent cet anticyclone de Sainte Hélène par l’ouest afin de bénéficier de brises portantes depuis les côtes brésiliennes jusqu’aux 40e… ces fameuses mers du sud où les dépressions se suivent sans être jamais bloquées par aucune terre.

Joli gain

Le skipper Fives Group – Lantana Environnement bénéficie encore ce matin de conditions favorables. Il progresse à une petite dizaine de nœuds sur la route directe. Il a réussi à bien gagner dans le sud par rapport à ses camarades de course.
Plus à l’Est, Jean Le Cam est un peu ralenti pour le moment. Au centre, Éric Bellion et Violette Dorange affichent des vitesses très différentes (5 et 10 nœuds) alors qu’ils ne sont qu’à une dizaine de milles l’un de l’autre.

Photo Armel Vrac

Rien n’est joué !

Bref, rien n’est joué et cette descente vers les mers du sud tant attendues par le skipper Normand. Les zones de vent affichées sur les cartes ne correspondent pas toujours à la réalité, surtout en bordure de systèmes météo fluctuants. Il va falloir exploiter au mieux chaque situation : « je borde, je choque, j’étudie les fichiers météo », s’amusait Louis il y a quelques jours pour évoquer son quotidien, H24 depuis 17 jours. Et ça ne fait que commencer !