Au large de la corne brésilienne, la tête de flotte des Imoca à dérives bataille toujours à couteaux tirés. Le skipper Fives Group – Lantana Environnement scrute de très près les fichiers météo : la situation est particulièrement complexe et incertaine pour les jours à venir. Mais il sait savourer chaque instant de son tour du monde… tout en se projetant avec une certaine impatience sur son arrivée prochaine dans les mers du sud.
Aujourd’hui, c’est Louis qui vous raconte sa course…
En pleine forme !
« Après 2 semaines de course je me sens en pleine forme, j’ai pris un bon rythme, j’arrive à bien me reposer…
Hormis la chaleur (pour un Normand c’est dur à supporter, mais ça va de mieux en mieux), c’est paradisiaque : on file vite et droit, au soleil ! Des oiseaux me suivent depuis quelques jours… Le soir, le ciel se teinte de couleurs magnifiques. J’ai toujours un moment de plaisir à regarder le coucher du soleil en buvant mon thé… c’est génial ! »
Quand des marins se rencontrent…
« Depuis Fernando do Norhona, il y a beaucoup de cargos et des pêcheurs : il faut être vigilant. Un cargo m’a appelé pour savoir si je n’avais besoin de rien ! C’était vraiment gentil de sa part. Avant le pot au noir, des jeunes, en croisière, m’ont appelé aussi. On a discuté un moment : c’était rigolo et bien sympa ! A la fin ils ont tous crié pour m’encourager ! »
Rapide
« J’essaie de garder un bon rythme de course. J’ai une vitesse correcte et ça c’est une bonne nouvelle. Ça se tient bien par rapport aux autres. Je suis déçu de la sortie du pot au noir. Ça s’est joué à quelques heures : devant, les foilers positionnés à l’ouest comme nous sont passés comme des fleurs. Mais la porte s’est refermée juste devant nous, pendant que ça glissait à l’est. Ça fait partie du jeu aléatoire de cette zone. »
Un resserrement de la flotte ?
« Ce qui se profile est compliqué, je n’arrive pas à savoir comment ça va s’organiser pour nous, comme pour ceux de l’est. La petite dépression qui embarque tous les foilers (ils vont bien s’amuser à plus de 20 nœuds jusqu’en Afrique du Sud !) va aspirer le vent derrière elle. Ça va donc être compliqué et lent pour nous. La porte de sortie est très étroite. Cela va peut-être générer un resserrement de la flotte des bateaux à dérives ?
Rien n’est sûr, à part que ce ne sera pas rapide… »
L’appel du froid, de la grande houle…
« Je fais ma route. Mon objectif, c’est d’optimiser au maximum ma trajectoire et on comptera les points après. Je vais bien travailler les fichiers météo, faire au mieux avec ce que l’on aura.
L’important c’est que l’on se rapproche des mers du sud ! Je suis impatient d’y être ! Je vais bientôt quitter les latitudes connues pour plonger vers l’inconnu : dans une semaine j’y serai presque. J’ai hâte ! »