Il y a une semaine, la flotte du Vendée Globe venait de s’élancer des Sables d’Olonne pour son tour du monde… 8 jours plus tard, les solitaires bataillent déjà au large de la corne africaine. De nombreuses avaries, plus ou moins graves, sont en revanche déjà – aussi – à déplorer, ainsi qu’un abandon malheureusement. Le skipper Fives Group – Lantana Environnement n’a pas été épargné par les soucis techniques, mais il fait face, répare, positive et savoure !
Depuis quelques jours, la préoccupation première des concurrents du Vendée Globe est de réussir à contourner une large zone sans vent qui leur bloque l’accès aux alizés.
Stratégie payante
Louis Duc a opté pour l’Ouest et s’en félicite : « C’est une bonne option mais, faute de grand spi (déchiré le 2e jour de course, ndlr), je vais en ressortir 60 ou 80 milles en retard par rapport à ce que j’aurais pu faire avec… C’est frustrant, mais c’est comme ça. Ça ne met pas le bateau, ni la course en péril. Et, dans le sud, ce ne sera pas pénalisant », positive le Normand.
Sur la route
Depuis hier soir, il trace plein sud, sur la route. Les différentes options stratégiques prises au sein de la flotte n’ont pas encore livré leurs verdicts, mais ça ne saurait tarder. « Mardi midi normalement, on devrait y voir plus clair. Au centre, ça devrait commencer à ralentir sérieusement. A l’Est, à priori, ils ont beaucoup moins de vent que nous. Sur le papier en tout cas. Et nous avons tous une barre nuageuse, un genre de front, à passer… Le premier qui en sortira sera gagnant ! »
Savoir savourer pour mieux performer
D’ici là, Louis savoure son plaisir d’être mer. Savoir retenir l’essentiel malgré les frustrations du compétiteur qui est en lui et la rudesse de son quotidien de marin. Positiver, prendre du recul et savourer pour continuer de performer, quoiqu’il arrive.
Mots du large
Louis Duc, skipper de l’Imoca Fives Group – Lantana Environnement : « Ça a été frustrant pendant 24 – 36h : j’étais 2 nœuds moins rapide que ce que j’aurais dû être à cause de la perte de mon grand spi. C’est comme ça. Ça ne va pas durer.
J’ai réparé mon petit spi mais il n’a pas fait long feu, il y avait trop de dégâts. Et, de toute façon, avec les réparations, il a perdu en puissance et je n’étais pas plus rapide que sous Code 0 (grand gennaker).
C’est un peu rageant parce que mon option est bonne mais je vais en ressortir 60 ou 80 milles en retard par rapport à ce que j’aurais pu faire sous spi…
Une espèce de barre nuageuse bloque l’alizé. Elle bouge pas mal : elle s’était décalée dans l’Est puis dans le Sud. Là, ça revient : il faut la traverser. Dans l’Est, à priori ils ont beaucoup moins de vent que nous. Sur le papier en tout cas. à passer… Le premier qui sort de cette barre nuageuse sera gagnant !
Il y a 2 nuits, dans un grain, un aérien (girouette électronique fixée en tête de mât qui fournit les informations de force et de direction du vent aux instruments de navigation et notamment au pilote automatique) est tombé en panne. Il n’y a pas eu d’éclair, pas d’orage mais visiblement, la puissance de l’électricité statique des nuages a suffi à le mettre hors service. Il était tout neuf…
Toute la centrale de pilote automatique est tombée en panne. Je suis passé sous pilote de secours. Ça fonctionne mais c’est un système moins pointu et performant que l’autre… C’est comme passer d’une Rolls Royce à une 4L ! Mais la 4L, elle marche…
Je ne suis sans doute pas le seul à avoir des soucis. Je suis en mer et heureux d’être là. A part ces quelques petites « surprises » tout va super bien ! »