Mais quelle fête incroyable ! Jamais les responsables du port des Sables d’Olonne n’avaient vu une telle foule le long du chenal emprunté par les 40 solitaires engagés sur le Vendée Globe. Certains avaient fait nuit blanche pour être au premier rang bien sûr, mais aussi, surtout, pour que la fête soit plus longue, plus forte, plus belle encore.

Le skipper de l’Imoca Fives Group – Lantana Environnement a eu droit lui aussi à son lot d’émotions hier matin… Après les interviews média en haut du ponton où il faut faire bonne figure, placer un dernier bon mot, assurer sa voix et chasser l’humidité qui monte au coin des yeux, il a retrouvé son bateau, son équipe. Marie Tabarly et Catherine Chabaud étaient là aussi : « impossible de ne pas venir lui souhaiter un beau tour du monde ! ».

Exceptionnel

A 9h00 pile, le skipper Normand a quitté le ponton course du Vendée Globe. Pour la première fois sans doute de sa vie, il n’était pas à la barre de son bateau. Se laissant porter par ce moment exceptionnel. Non sans humour bien sûr « je vais quand même récupérer mes amarres histoire de faire quelque chose ! »
Sa famille l’attendait un peu plus loin, pour une joyeuse fanfare surprise ! Et ce fut le chenal, le fameux : Louis, seul à l’avant de son bateau acclamé et encouragé par ses milliers de passionnés. Instant hors du temps qu’il n’oubliera sans doute jamais.

Retour au calme

10h30, retour au calme au large de port Olona. Salutaire. A sa table à carte, le skipper Fives Group – Lantana Environnement s’est plongé dans ses cartes météo : reprendre contact avec la course, essayer de faire le vide. Ne pas se laisser embarquer par les émotions, tout en vivant pleinement le moment présent.

Le début de l’histoire…

12h50, dernières accolades, derniers regards silencieux : Miranda Merron, Halvard Mabire et Louis Guimard débarquent. Le Vendée Globe 2024, le tout premier de Louis et de ses partenaires, allait commencer…

A 13h02, très doucement faute de vent, la flotte des 40 Imoca s’est élancé sur sa circumnavigation de 24 400 milles (45 000 km). La brise s’est levée en soirée et la régate a pu commencer.

2e des bateaux à dérives

A l’issue de cette belle première nuit de course, Louis a finement joué les placements et pointe ce matin en 11e position, 2e des bateaux à dérives. La flotte évoluent encore de façon très groupée au cœur du golfe de Gascogne et les solitaires enchainent les empannages (changement d’amure lorsque le vent vient de l’arrière du bateau), cap vers la pointe espagnole que Louis devrait doubler la nuit prochaine.

Photo prise hier soir au large des Sables d’Olonne – Brieuc Maisoneuve

Ce Vendée Globe est donc bel et bien parti. Après des années à y penser, à s’y préparer, nous y sommes. En mer comme à terre, il va sans doute falloir encore un peu de temps pour réaliser…

C’est votre course autant que la mienne !

Avant de partir, Louis avait tenu à vous souhaiter une belle course à tous !
Louis Duc : « La dernière journée à terre se termine, j’avoue que c’est un supplice qui s’achève ! Même si j’adore toutes les personnes qui ont eu la gentillesse de venir me voir, je les remercie beaucoup mais la pression commence à monter.
Ce n’est pas le stress de la course parce que l’on part dans de superbes conditions météo. On ne pouvait pas rêver mieux : ça va être à la fois confort et sécuritaire, puisque nous serons au portant et avec du jeu stratégique. C’est vraiment extraordinaire !
Reste la journée du départ, qui va être extrêmement difficile, à cause de l’émotion surtout, avec ce chenal… l’approche de la ligne de départ…
Ensuite ce sera une belle libération !
J’en profite aujourd’hui pour remercier toutes les personnes qui nous ont permis d’être là : les 150 prêteurs, tous nos partenaires, le Groupe Fives, Lantana Environnement, et tous les autres. A tous : c’est votre course autant que la mienne ! »