Le skipper Fives Group – Lantana Environnement a franchi la ligne du Retour à la Base à 22h38 hier soir, au large de Lorient, après 12 jours et 5h de course à une vitesse moyenne de 14,20 nœuds. Cette transat s’est jouée en 2 temps, le premier en mode course avec une belle bagarre efficace aux avant-postes des IMOCA à dérives, le deuxième à gérer, avec succès, des avaries qui auraient pu être graves. Au final, Louis Duc affichait un beau sourire à son arrivée aux pontons de Lorient La Base, heureux de s’être enrichi de précieux enseignements en vue du Vendée Globe.
Louis Duc : « C’est une belle transat, parce que traverser l’Atlantique Nord dans ce sens-là, à cette saison, permet de naviguer longtemps au portant, dans les dépressions. Ce sont des situations assez rares, parce que sur les transats est-ouest, on va faire du portant dans les alizés, ce qui n’est vraiment pas la même chose ! Là, on est dans du vent fort, de la mer formée, des fronts à négocier, ce qui ressemble parait-il aux conditions des mers du sud… Je n’y suis encore jamais allé donc je n’en sais rien, mais ça à l’air d’y ressembler beaucoup ! Rien que ça, c’est un super entrainement pour les mers du sud. »
Voir ce que tu es capable de faire
« Cette course a aussi permis de voir comment le bateau se comporte dans ces mers-là. C’était intéressant de voir quelle toile il faut mettre, comment tu peux enchainer tes changements de voiles… Parce que ce n’est pas la même de changer un spi dans une mer plate que dans une grosse houle avec le bateau qui part dans tous les sens. Ça permet de voir ce que tu es capable de faire, à quel rythme tu peux aller. Et, surtout, quelle toile va tenir longtemps. »
Apprendre à prendre le bon rythme
« Parce que ce n’est pas le tout d’aller vite quelques heures, il faut être capable d’être performant pendant plusieurs jours : pour cela il faut que le bateau soit safe et rapide. Et là, j’ai pu apprendre plein de chose. Il faut apprendre à doser son niveau de performance dans de telles conditions et cette course était un super entrainement pour apprendre à faire ça. »
Bref, Louis est heureux de sa course malgré la casse*. Content d’arriver quel que soit le classement, parce qu’il s’est bien battu : contre ses concurrents au début et contre les éléments ensuite. Soulagé d’avoir sauvé son mât et ravi d’avoir encore et toujours appris. Autant de nouvelles étapes franchies qui le rapprochent du Vendée Globe.
* Gennaker déchiré après une semaine de course : Louis a dû grimper dans son mât, de nuit, pour finir de le décrocher, à l’abris de l’île de Sao Miguel aux Açores. Puis bas-hauban cisaillé il y a 4 jours, réparé grâce à un ingénieux et inédit système D « made by Louis » qui a évité le démâtage.